20 August 2024

Suivi Temporel des Oiseaux Communs ou "STOC" dans les réserves strasbourgeoises

L’année 2024 inaugure l’étendue aux trois réserves strasbourgeoises du STOC dans sa déclinaison dite « sites », dédiée aux espaces naturels protégés.

Coordonné par le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN), la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le STOC évalue au niveau national les variations spatiales et temporelles des populations nicheuses d’oiseaux communs.

S’il est initié dès 2002 dans la réserve de l’île du Rohrschollen (avec 13 points d’écoute), puis mené à partir de 2018 dans celle du massif de Neuhof/Illkirch (30 points), il vient d’être étendu dans la dernière réserve créée, la réserve naturelle de la Robertsau/ La Wantzenau (27 points).

 

Le STOC c'est quoi ?

Ce protocole participatif consiste à relever durant 5 minutes tous les oiseaux contactés* sur les différents points d’écoute répartis de manière à échantillonner tous les milieux composant les sites. Les points sont suivis annuellement par la même personne durant trois périodes de la saison de nidification (afin de détecter aussi bien les nicheurs précoces que les nicheur tardifs), en respectant le même ordre de passage.

Jusqu’à présent seul le suivi du Rohrschollen se faisait en 3 passages : fin mars, mi-avril et début juin. En 2024, afin d’homogénéiser les analyses, comparer les résultats entre sites et pouvoir documenter l’évolution des phénologies**, ce passage « précoce » du mois de mars a été étendu aux trois réserves. 

*comptabilisation à l’œil et à l’oreille

**phénologie : Étude des variations des phénomènes périodiques de la vie animale et végétale, en fonction du climat.

Les résultats globaux de 2024

Les résultats 2024 montrent des effectifs clairement supérieurs lors du passage en tout début de printemps. Cela s’explique par les passages migratoires de grives mauvis et litornes, qui se sont comptabilisés par dizaines d’individus.

Les résultats de la réserve de l’île du Rohrschollen sont supérieurs aux deux autres sites, notamment du point de vue du nombre d’espèces relevées. La configuration du site, où un même point d’écoute couvre souvent différents types de milieux, pourrait en être la raison.

Du point de vue des espèces relevées en 2024, c’est lors de ce suivi qu’a été noté pour la première fois au sein du périmètre de réserves de la Ville de Strasbourg l’Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotte). De même, le premier cas de nidification du Harle bièvre (Mergus merganser) a également été mis en évidence.

Le STOC, ça sert à quoi ?

Rappelons qu’à l’échelle nationale, le STOC a été l’indicateur de biodiversité qui a quantifié le déclin de 30% des oiseaux agricoles depuis 30 ans. Il a également permis de prouver l’efficacité des réserves naturelles en démontrant qu’entre 2004 et 2018, la tendance moyenne en dehors des réserves est en faible déclin (-6,6%), tandis qu’elle augmente de 12,5% dans les réserves. Ainsi, l’un des rôles des suivis protocolés de ce type est de fournir des données pour la recherche en écologie, afin d’orienter les politiques de gestion et de conservation.

Au niveau local et au-delà des simples tendances à long terme des espèces et de leurs effectifs, les informations tirées de ce suivi permettent potentiellement de mettre en évidence l’évolution des habitats naturels et les effets de leur gestion au sein de réserves strasbourgeoises : par exemple le développement des cavernicoles suite à l’instauration de la libre évolution sylvicole, la modification du cortège avifaunistique suite à la restauration de milieux ouverts ou selon leur mode de gestion (fauche ou écopâturage).

Pour en savoir plus...

Tout savoir

Actualités